Informations Compromettantes

Tandis que le jeune Prince était penché sur un tas de registre couvert d'encre et de chiffres, il soupira. Non pas que la tâche le rebute, bien au contraire - veiller à la prospérité du Royaume était quelque chose qui lui tenait à cœur - mais il était parfois compliqué de rester des heures à compter, calculer et arranger les longues lignes de petits caractères qui s'étendaient sous ses yeux. Le regard rivé sur une colonne particulièrement compliquée, des pas pressés résonnèrent sur les dalles. Levant la tête, Thorin aperçut un garde se diriger vers lui avec précipitation. Se levant de sa chaise, il écouta le récit du nain. Ce dernier l'informa que des étrangers avaient été aperçut aux abords de la Montagne, espionnant sans doute pour le compte d'une autre puissance. Réfléchissant quelques instants, le Prince sous la Montagne finit par déclarer :

─ Qu'on envoie quelques nains me retrouver près de la porte, et qu'on sonne la corne. Ils ne doivent pas réussir à rejoindre Esgaroth, sans quoi nous les perdrons !

Puis, tandis que le garde s'en retournait plus vite encore qu'il n'était arrivé, le jeune nain le suivit d'un pas moins rapide, bien que pressé. Nul ne savait ce que ces étrangers - apparemment orientaux - venaient faire ici, mais mieux valaient les interroger avant de les laisser repartir, plutôt que de les laisser quitter Erebor avec des précieuses informations, ou n'importe quelles autres choses. Tandis qu'il quittait la pièce où il avait l'habitude d'aider son père à tenir les comptes et la gestion du Royaume en la laissant sous la surveillance de gardes, il descendit rapidement les larges escaliers de pierres, parcourant les couloirs qu'il connaissait par cœur sans même se soucier de là où il se rendait. C'était instinctif.

Arrivé en bas, quelques nains étaient déjà en selle sur leurs petits chevaux, prêts à le suivre, tandis que d'autres arrivaient encore. Qu'importe, ils suivraient. Ils ne pouvaient guère se permettre d'attendre. Se mettant en selle à son tour, Thorin regarda derrière lui. Moins d'une dizaine de nains étaient là. Tandis que sa monture trépignait d'impatience - trottant presque sur place - il déclara au garde le plus proche :

─ Que les prochains nains qui nous suivent se sépare en deux, et prennent chacun un côté. Les orientaux ne doivent pas nous semer !

Sans plus attendre, il talonna sa monture, suivit par son petit groupe de nain, en direction de Dale. Tandis que les sabots martelaient le sol, la sourde trompe d'Erebor résonna d'un son bien particulier, propre à la menace. Si Thorin avait ordonné un telle chose, ce n'était pas parce qu'il craignait un danger immense, mais bien parce qu'il voulait montrer aux autres races que les Nains surveillaient chaque recoin de leur Royaume. Il n'était aucunement possible de laisser des espions traverser Erebor, Dale et Esgaroth pour s'enfuir par la suite. D'où l'alerte sonore, qui permettrait de prévenir les gardes des autres cités. Il était de mise de s'entraider.

[Bon, j'avoue que je ne savais absolument pas comment commencer, ni où vous vous trouviez actuellement - mis à part Gimli - d'où les nains qui nous suivront par la suite, sauf si tu préfères te joindre au groupe qui est avec Thorin, et la trompe pour que vos personnages puissent l'entendre s'ils ne se trouve pas à Erebor. Si quelque chose cloche, n'hésitez pas ]

Galopant à fond de train, sans cesser de talonner sa monture, Thorin ne quittait pas des yeux les silhouettes qu'il apercevait de plus en plus grosses. La petite troupe de nains se rapprochait des intrus. Mais ces derniers se rapprochaient dangereusement de Dale. Or, s'ils parvenaient jusqu'à la ville, la mission deviendrait bien plus périlleuses, car il leur serait alors facile de se faufiler dans les ruelles, et de semer les nains. Le jeune nain comptait donc bien les rattraper avant qu'ils parviennent aux murs de la ville. Le seul problème était de trouver comment, car s'ils étaient à cheval, les orientaux avaient de l'avance. Et même si la petite troupe d'étrangers étaient éparpillés, ils devaient tous les attraper, car il suffisait qu'un seul s'échappe pour que la nouvelle soit connue.

Thorin ne doutait pas qu'il rattraperait les derniers du groupe, mais l'ennemi en tête - sans doute le leader - était rapide, et loin devant ses hommes. Sans doute était-ce désormais chacun pour soi. Les nains ne fonctionnaient guère de la sorte, mais chaque peuple avait ses cultures différentes, il était donc impossible de compter sur une possible loyauté des uns envers les autres pour les rattraper. Tandis que sa monture galopait à grande foulée, le Prince sous la Montagne tourna la tête vers le petit groupe qui le suivait, scrutant les armes de chacun. C'est alors qu'il aperçut un arc accroché à la selle de l'un d'entre eux. Exactement ce qu'il lui fallait ! D'un signe de la main, il intima au nain en question de venir à sa hauteur, tandis que lui-même ralentissait légèrement l'allure.

Quand ce fut fait, il cria ses ordres comme il pu, le vent empêchant de simplement parler. Désignant l'homme en tête, il pointa ensuite sa propre cuisse du doigt, espérant se faire comprendre. Il ne voulait pas les tuer, juste les ralentir. Si les orientaux étaient loin, ils restaient à portée de flèche. En effet, si les archers nains n'étaient pas nombreux, ils excellaient. Moins que les Elfes sans doute, mais ils restaient de très bon archers. Thorin faisait confiance à ses nains, même s'il ne les connaissait pas tous aussi bien les uns que les autres.

Lâchant les rênes de sa monture -qui suivrait sans soucis les autres - l'archer arma son arc comme il put. Ralentissant les foulées de son cheval pour limiter les secousses, il tendit la corde d'un mouvement parfaitement maîtrisé, et décocha sa flèche, qui fendit le ciel. Thorin serra un instant le poing en la suivant du regard, jusqu'à ce qu'elle parvienne au sol. S'il crut un instant qu'elle avait loupé sa cible, un soupir de soulagement s'échappa de sa gorge lorsqu'il vit l'homme rouler au sol. Touché. Il prendrait soin de féliciter l'archer au retour de la mission, c'était un tir parfait, sur une cible bien compliquée. Talonnant sa monture, il accéléré de plus belle. Il était sur d'en avoir un, mais il le voulait tous.

[Bon, j'avoue, ça fait un peu superman, mais je ne savais pas comment continuer, sachant que je ne pouvais fait intervenir aucun d'entre vous. Je vous laisse les autres ]

Si le premier Oriental touché était à Terre, il en restait bien plus en train de cavaler vers leur seule issue possible. C'était donc chacun pour soi. D'un signe de la main, Thorin détacha un nain pour s'occuper de leur ennemi blessé. Il espérait que ce dernier saurait s'en débrouiller, mais ne pouvait pas se permettre d'en détacher un second, il ne voulait guère se retrouver en sous-effectif. C'est alors qu'il aperçu le second groupe de nain sur le côté, cavalant à grande vitesse, et se rapprochant peu à peu d'eux. Cependant, il y avait quelque chose d'étrange.

Mêlé aux groupes de petits chevaux et de nains, il y avait un grand cheval, avec une silhouette humaine, sans aucun doute. Qu'était-ce donc encore que cette farce ? Ils n'avaient guère le temps de s'en occuper pour l'instant, et avaient déjà assez de travail avec les fuyards. C'est alors que la silhouette en question décocha une flèche, et qu'un second oriental tomba. Sans savoir pourquoi ni comment, il était clair que l'homme - ou la femme, puisque cela semblait en être une - étaient là pour les aider à arrêter les espions.

Et, tandis qu'elle se rapprochait de Thorin, et lui demandait une flèche, le Prince sous la Montagne l'observa brièvement. S'il n'avait pas vraiment apprécié la façon dont elle lui avait adressé la parole, il n'avait pas le temps de lui réexpliquer les choses. Ralentissant une nouvelle fois sa course, il attrapa deux flèches dans le carquois du soldat nain, tandis que celui-ci les avait rattrapé, et préparait une seconde flèche à décocher. Une fois les traits en main, Thorin remonta jusqu'à la monture de la jeune femme, et lui tendit les flèches, en criant :

─ Vous n'en aurez guère plus pour le moment !

Puis, laissant l'étrangère à ses affaires, il reporta de nouveau son regard sur les orientaux. quelques chose semblait les avoir troublé, et un de leurs était à Terre. Ce fut seulement à cet instant que le nain remarqua l'homme debout, face à eux, en train de mettre à terre un second oriental. Et il ne semblait pas vouloir s'arrêter. Pestant comme jamais, Thorin talonna de plus belle sa monture. Ils devaient à tout prix l'arrêter, sans quoi ils perdraient tout espoir de découvrir les ordres reçus par les orientaux, ainsi que leur envoyeur. Heureusement, les deux troupes de Nains - l'autre ayant fait demi-tour pour prendre les orientaux à revers - n'étaient désormais plus très loin du groupe de fuyards, désormais stoppé par le mystérieux guerrier.

Dans un dernier effort, la monture du Prince le conduisit jusqu'à son but, avant que son cavalier ne la stoppe brusquement. Et, tandis que les nains l'accompagnant encerclait les Orientaux et l'étranger - les armes à la mains - Thorin s'approcha, ayant à son tour dégainé, et déclara :

─ Plus un geste. Posez vos armes.

Tandis que Thorin venait de leur ordonner de lâcher leurs armes, les Orientaux - après quelques instants d'hésitation - lâchèrent leurs armes. Le nain n'en resta pas moins sur ses gardes. Toutefois, tandis qu'il scrutait le petit groupe à la recherche d'un quelconque chef faisant figure d'autorité, la jeune femme à qui il avait passé des flèches s'avança, lâchant quelques mots en direction du guerrier qui avait abattu les premiers orientaux. S'il n'était pas très content qu'elle s'immisce ainsi dans leur histoire, le Prince sous la Montagne ne dit cependant rien. C'est alors que le guerrier pris la parole :

─ Excusez moi Khazâd-uzbad, puis-je m'entretenir avec vous? Je voudrai éviter un fâcheux malentendu. Tout d'abord laissez moi me présenter: je me nomme Nava, homme du Gondor et je suis ici en voyage. Par ailleurs je n'ai rien a voir avec ces étrangers qui m'ont agressé et j'ai donc dû riposter. Je serai déjà mort si vous et vos fiers nains n'étaient pas arrivés a temps, donc je vous en remercie du fond du coeur. Puis-je connaitre votre nom?


Ainsi, il n'avait rien à voir avec eux. Certes, il les avait surpris en s'étant caché dans un buisson, et en avait abattu deux, mais tout de même. Thorin ne voulait pas prendre le risque de relâcher un quelconque ennemi. Réfléchissant, il se lissa la barbe d'une main, ayant remis son épée dans son fourreau. C'est alors que - dans un geste d'une incroyable rapidité - l'un des Oriental ramassa son épée, et se jeta sur l'un des nains qui lui barrait le passage, s'échappant par la même occasion. Marmonnant quelque chose que seul les nains pourrait comprendre, Thorin fit un signe à l'archer qui se trouvait à ses côtés. Encochant une flèche dans un geste fluide, ce dernier tendit la corde et décocha puissamment la flèche, qui fila dans les air avant d'atteindre sa cible. Un tir parfait. Le prince songea alors qu'il devrait penser à s'entretenir avec ce nain à propos de son talent, qui pourrait se révéler fort utile. Sans se préoccuper plus du blessé qui gémissait à quelques mètres de là, il reporta son regard sur le nain bousculé par l'oriental, qui arborait une large plaie sur la main. Néanmoins, d'un signe de la tête, ce dernier fit comprendre à Thorin qu'il allait bien. D'une voix forte, le Prince déclara alors :

─ Ramassez leurs armes, et escortez-les jusqu'à Erebor. Je veux savoir ce qu'ils étaient venus chercher.

Se tournant vers la demoiselle, puis vers l'homme qui prétendait être leur allié, Thorin fronça les sourcils un instant. Il n'était pas sur de vouloir faire entrer cet homme dans Erebor, mais il souhaitait encore moins le voir s'éloigner. Il ajouta alors d'une voix plus calme - mais qui laissait cependant entendre qu'il ne tolèrerait pas d'écart - :

─ Quant à Toi, la demoiselle qui semble t'avoir reconnu t'accompagnera à Erebor. Nous verrons par la suite si tu dis vrai.

Thorin jeta un bref coup d'oeil vers la demoiselle en question. Elle n'était pas à sa solde, et ne faisait pas même parti de son peuple. Néanmoins, en se joignant à eux, elle s'était mêlé de leurs affaires, sans que l'on le lui ait demandé. Elle devait donc finir comme elle avait commencé, et aller jusqu'au bout.

[Je sais pas si Gimli voulait répondre :/]

Tandis que Thorin la mentionnait, la jeune femme répliqua :

─ La demoiselle a un nom... Vous aussi je suppose ?

Ce faisant, elle tira la hache qu'elle avait glissé dans sa ceinture, et la tendit au nain. C'était l'arme de Gimli, celle qu'elle avait prise sans vraiment demander l'accord de son propriétaire. Au moins, elle la rendait. Mais cela ne suffisait pas à lui blanchir les mains. Si elle ne semblait pas une menace et était leur alliée pour le moment, Thorin voulait déterminé qui elle était, et ce qu'elle faisait à Erebor avant d'aller plus loin. Néanmoins, il demanderait à ce qu'elle soit prise en considération et bien traitée.

─ Désolée pour l'emprunt mais je n'avais pas trop le choix. Oh et pour les flèches, nous verrons plus tard. Et si l'un des vôtres pouvait me prêter une monture. La mienne a... rendu l'âme. Jusqu'à Erebor du moins. Après... nous verrons bien.

Le jeune nain fronça les sourcils. Pour une inconnue, elle en demandait beaucoup. Il n'était pas certain d'apprécier le ton qu'elle employait, et les manières qu'elle avait. Dans l'histoire, elle n'était pas en position de force, bien au contraire. Si le Prince sous la Montagne était plus calme et réfléchi que son père, il restait néanmoins un nain impulsif. Tandis que sa monture piaffait, il observa la jeune femme, ainsi que le dénommé Nava. Il ne voulait pas s'occuper de cela ici, ce n'était ni l'heure ni le lieu. Il devait d'abord mettre au clair cette histoire. D'une voix forte, il déclara donc à l'intention des deux étrangers :

─ Nous n'avons pas de monture à vous confier. Vous rejoindrez donc Erebor à pied, non sans escorte. Il vous sera bien temps de connaître mon nom en temps voulu.

Ce disant, il ajouta quelques mots en langage nain, à l'intention de ses hommes. Il leur confia les deux voyageurs et les orientaux, ainsi que quelques consignes dans le cas où l'un d'entre eux s'agitaient. Il préférait que les voyageurs n'en aient pas connaissance, puisqu'ils les incluaient dans ses paroles. Quand il eut fini, il jeta un dernier regard à la jeune femme et à son compagnon, avant de talonner sa monture et de repartir à grandes foulées vers Erebor, sa large cape s'agitant derrière lui.

[En fait, je propose qu'on s'arrête là, et on reprend un RP tous les 3 dans Erebor, ça vous dirait ?]