The crownless again shall be king.

Les choses à savoir

The crownless again shall be king.

C
ette nuit là, le sommeil d'Aragorn avait été agité. Depuis quelques semaines, il était en vadrouille dans la Terre du Milieu, sentant le besoin de s'aérer et de réfléchir.
Des années avaient passé depuis qu'Elrond lui avait avoué sa véritable identité, et la nature de son héritage, mais malgré tout, Aragorn avait du mal a se faire a tout celà, encore aujourd'hui. Il était conscient que sa vie était importante aux yeux des Hommes, il était un descendant des roi de Numenor, mais lui ne voulait pas de cela. C'était sûrement pour cela qu'inconsciemment, Aragorn se mouvait toujours, et avait plusieurs noms. Peu sont ceux qui savent vraiment qui il est. Il ne s'en plaint pas, il préférait accomplir de grandes choses et s'éclipser, sans recevoir une gloire aucune, juste, au fond de lui, la satisfaction d'avoir faire une chose qui pourrait servir à tous. Peu importe qu'ils soient Nains, Hommes ou Elfes. Aragorn ne recherchait pas le pouvoir, il l'avait dit à Elrond ce jour là, et pourtant, pourtant. Elrond ne lui avait promis la main de sa fille que si il devenait roi. Un dilemme déchirait le coeur du rôdeur cette nuit. Cela faisait d'innombrables années que l'Homme avait eu a faire face a ce dilemme, mais cette nuit là, il se faisait plus pesant, comme un fardeau.

Ses pas le guidèrent jusqu'a la forêt noire. Il releva les yeux, devant lui s'étendait Vertbois - Le - Grand, le domaine de Thranduil. Il savait les dangers présents dans cette forêt, mais peu lui importait, il y pénétra de sang froid.
Le contact de ses deux dagues cachées dans son dos était glacial, et elles aussi semblaient s'allourdir , tout comme son épée. D'une main, il se massa la nuque, et continua sa marche dans le coeur de la forêt. Plus il avançait, plus les arbres se resserraient sur lui. Il lui devenait de plus en plus difficile de marcher sans devoir monter sur quelques branches. Il était aussi de plus en plus sur ses gardes, connaissant bien les choses qu'il pouvait trouver dans cette forêt.
La main posée sur le pommeau de son épée, il continuait d'avancer. Cette forêt pouvait rendre un homme fou, il le savait.

Un bruit se fit entendre derrière lui, il se retourna rapidement, prêt a contrer toute attaque, mais derrière lui, il n'y avait que le chemin du retour. Son esprit analysa rapidement. « Là haut. »
Sans même regarder, il se jeta au sol, quittant son emplacement. Un gros bruit se fit entendre là ou il était deux secondes plus tôt. Roulant sur lui même pour réceptionner sa chute, Aragorn dégaina son épée aussitôt qu'il fut sur ses appuis et fit face. Devant lui était une araignée géante, typique de cette forêt. Il savait comment y venir a bout, par dessous. Mais pour le moment, rien ne lui permettait d'exécuter cela. Il ne fallait pas utiliser ses forces inutilement, peut - être tomberait il sur d'autres créatures au fil de sa marche, alors Aragorn se retourna et se mit a courir, quand un fil lui attrapa la cheville, le ramenant au sol et le tirant vers l'araignée géante.

Il était tout proche d'elle, entendant ses cliquetis incessants. Pourtant, il n'était pas assez prêt de là ou il devait frapper. ALors il ne bougea pas. « Pas maintenant, pas maintenant. » calculait il dans sa tête.
L'araignée se rapprochait dangereusement de lui, et déjà, il sentit les premiers filets d'un liquide couler sur son épaule. C'était le moment. Aragorn ouvrit les yeux, et donna un grand coup d'épée sous l'araignée. Après être sûr d'avoir donné un coup fatal, et entendut un cri qui lui vrilla les oreilles, il roula sur le côté, et l'araignée s'effondra. Il se releva, et enleva ce qu'il ne devait pas avoir sur ses vêtements, puis rangea son épée.

Quelque chose d'autre attira l'oreille d'Aragorn, mais ce n'était pas le bruit d'une araignée, il releva les yeux. Un elfe. Et pas n'importe lequel, celui dont Aragorn avait tant entendu parler. Thranduil, le roi de Vertbois Le Grand.
L'homme posa un genou a terre et baissa la tête. Il ne savait pas si il pouvait être là, et ne préférait ne pas s'attirer d'ennui, ce serait bête que de croupir au fond des cachots de Thranduil.

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THE CROWNLESS KING

« All that is gold does not glitter, not all those who wander are lost »

Les temps changeaient à Vertbois-le-Grand. La grande et luxuriante forêt sur laquelle Oropher avait jadis régné n’existait plus désormais : elle n’était plus que l’ombre d’elle-même, rongée par le mal qui l’empoisonnait toujours plus. Thranduil n’était pas fou ni aveugle, mais contre les forces qui se préparaient, il ne pouvait rien faire. Absolument rien. La seule chose qu’il pouvait encore faire était d’empêcher ce mal de se répandre, et c’était ce qu’il faisait … ou dû moins tentait de faire.

Toujours plus régulières se faisaient les sorties des chasseurs sylvestres, et pourtant les araignées, fléaux de la Forêt Noire, étaient de plus en plus nombreuses. Parfois – en de rares occasions – Thranduil en venait même à regretter de ne pas avoir écouté Tauriel lorsqu’il en était encore temps. Pourtant, le seigneur elfe le savait, il ne pouvait pas sauver la Terre du Milieu à lui tout seul, et il n’en avait pas la prétention, bien au contraire : la leçon de Dagorlad, malgré les âges, était encore bien présente dans son esprit, aussi s’était-il appliqué à respecter cette vérité si durement découverte : le destin de la Terre du Milieu n’était pas entre ses mains et il n’avait aucun rôle à y jouer.

Mais cela ne l’empêchait pas de défendre son royaume si ardûment conservé. Au petit matin, Thranduil avait fait préparer le grand cerf qui lui servait de monture, et il s’était apprêté à partir en chasse accompagné de ses meilleurs traqueurs. Nombreuses avaient été leurs victimes au cours de la journée, et Thranduil s’était donné pour objectif d’éradiquer les arachnides qui se trouvaient au frontières ouest de son royaume. Durant tout le jour, les elfes avaient parcourus de fond en comble les bois, et lancés au grand galop ils pourchassaient les dernières créatures restantes lorsque, soudainement, ils débouchèrent sur la vieille route des elfes. Rapides et silencieux, les arcs bandés, ils s’apprêtèrent à tirer lorsque Thranduil se rendit compte que l’arachnique qu’ils traquaient était déjà morte et qu’un homme se trouvait là. Le seigneur elfe tira sur la bride du cerf, qui s’arrêta à plusieurs mètres de l’étranger.

« — Halte ! » s’écria Thranduil dans sa langue « Ne tirez pas ! »

Le regard de Thranduil se posa alors sur l’étranger, et son cœur eut un sursaut. Le cerf qu’il montait fit volteface, mais le seigneur de Vertbois-le-Grand ne quitta pas le Dúnedain des yeux.

« — Abaissez vos armes, car ce n’est pas n’importe quel homme » ordona Thranduil à ses chasseurs. Puis, il s’adresse à Grands-Pas dans la langue commune « Quelle étrange … surprise … de vous voir ici, Estel. On vous disait dans le nord avec les vôtres, bien loin de cette forêt et d’Imladris » affirma Thranduil.

Le Roi de Vertbois-le-Grand rengaina son épée, observant Grands-Pas le genou toujours au sol. Pendant un moment, Thranduil se demanda qui des deux aurait vraiment du s’incliner, et il lui paru qu’Elrond avait fort bien éduqué le Dúnedain ou qu’il était lui-même bien malin, voir même les deux, sans aucun doute.

« — Vous n’êtes pas étranger ici, Elessar, ni vous ni votre rang, aussi ne vous méprenez pas quant à mon accueil, mais j’aurais souhaitez être informer de votre arrivée. Ce sont de sombres temps et les routes sont dangereuses … »

Déclara Thranduil, dont les yeux s’étaient un moment posés sur l’Elessar de la maison de Galadriel. L’arrivée du fils d’Arathorn dans cette forêt était une surprise, et Thranduil n’aimait pas les surprises.

Les choses à savoir

The crownless again shall be king.

A
ragorn tilta lorsqu'il entendit le seigneur elfe l'appeler par le nom qu'Elrond lui avait donné. Comment pouvait il le savoir ? Peu étaient ceux qui connaissait ce nom pour Aragorn, à part ceux avec qui il avait grandit.
Pourtant l'homme n'avait aucun souvenir de Thranduil quand il se remémorrait cette partie de sa vie.
Aussi lorsque ce mot sonna à ses oreilles, la main d'Aragorn se ressera un peu plus sur le genou sur lequel elle était posée, mais l'homme, n'etant pas fou, ne releva ni le regard, ni ne se releva lui même afin de se mettre dans une position plus convenable à la discution.
La position qui convenait le mieux face à un roi était celle qu'il avait à présent, le genou à terre et la tête baissée. Il réfléchissait rapidement à la réponse à donner au seigneur elfe, il devait choisir ses mots avec soin et tact pour ne pas sembler comme lui manquer de respect. De plus, il ne semblait pas très heureux de sa visite, ce qui ne lui facilitait pas la tâche pour lui même s'exprimer sans fruster les sentiments de Sa Majesté Thranduil.
Il s'appreta à répondre lorsque la voix de l'elfe reprit de nouveau.
Sa voix n'etait pas spécialement forte, mais elle portait loin, et embaumait l'espace. Il inspirait le respect, et devait être plus craint qu'aimer. Aucun n'osait parler lorsqu'il s'exprimait, aucun ne pouvait parler, Thranduil captivait son audiotoire partout où il allait.

« — Vous n’êtes pas étranger ici, Elessar, ni vous ni votre rang, aussi ne vous méprenez pas quant à mon accueil, mais j’aurais souhaité être informé de votre arrivée. Ce sont de sombres temps et les routes sont dangereuses … »

Aragorn pu répondre du tac au tac.

« - Il est vrai, pardonnez mon intrusion, Seigneur Thranduil, mais, moi - même je ne savais que je me rendrais ici lorsque je partis du Nord. » répondit il d'une agressivité aucune.

La voix de l'homme ne flanchait pas, il était confiant sans pour autant prendre les devants, restant à sa place d'homme, et en l'occurence d'intrus.

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« — Voilà de bien étranges circonstances » fit remarquer Thranduil en écoutant la réponse d’Aragorn.

Un moment, le seigneur de Vertbois-le-Grand se retourna vers ses sentinelles et les renvoya aux Halls, tout en leur indiquant de laisser un cheval pour le Dúnedain. Sans un bruit, les elfes quittèrent le sentier et disparurent parmi les arbres et les branches, abandonnant leur seigneur et leur mission. Pour ce qu’ils avaient à se dire, Thranduil n’avait besoin d’aucune oreille indiscrète.

L’elfe aux cheveux blond mit pied à terre et partit récupérer le cheval laisser par ses chasseurs, mais il revint très vite auprès d’Aragorn, qui demeurait plier le genou au sol.

« — Relevez-vous désormais, Grands-Pas. Nous savons tous les deux quelle est votre véritable place, aussi ne nous embarrassons pas de toute cette formalité. J’appréciais votre père car il était humble, et c’est une qualité qu’il vous a, semble-t-il, transmis » affirma le seigneur elfe en lui tendant la bride du cheval. De l’autre main il tenait sa propre monture, dont les bois étincelants les dépassaient tous deux. Même à pied, l’elfe sylvain demeurait plus grand que Grands-Pas.

« — Laissez-moi vous conduire jusqu’aux Halls, où nous serons mieux installés ; mais d’abord dites-moi ce qui vous amène ici » demanda Thranduil.

Il n’y avait aucune animosité dans sa voix, seulement une profonde interrogation. Des années auparavant, Thranduil avait envoyé son fils, Legolas, à la recherche de Grands-Pas, et il n’avait jamais eu vent de la réussite ou non du prince. Le Roi n’avait pas vu son fils depuis bien des années, et il se languissait de sa présence. La venue d’Aragorn en ces lieux ne présageait rien de bon : venait-il le quérir pour la guerre, où se contentait-il simplement de rôder comme il le faisait depuis si longtemps déjà ? Thranduil avait là de nombreuses questions sans réponses. Ils cheminèrent un moment à pied, leurs montures marchant à côté d’eux.

« — J’espère que ce n’est pas Mithrandir qui vous envois » affirma le roi avec un dédain non dissimulé « Lui et ses messagers sont toujours annonciateurs de grands malheurs. Mon armée ne c’est toujours pas remise de sa dernière visite »

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L
e rôdeur remarqua que les sentinelles de Thranduil s'etaient éclipsés lors de leur entrevue sans le moindre bruit, et si l'homme n'avait pas l'oreille si fine, il ne s'en serait pas rendu compte.
C'etait une qualité que tout le monde avait à envier aux elfes, cette discrétion et cette agilité, même le plus habile des hommes. Bien qu'Aragorn fut élevé aux côtés d'elfes, jamais il n'atteindrait ce stade, et c'etait bien quelque chose qu'il aurait voulu accomplir lors de sa vie.
L'autorisation de se relever fut prononcée, et Aragorn s'exécuta donc. Un compliment à l'egard du Dunedain passa aussi dans la conversation, et, ne souhaitant interrompre Thranduil, il ne fit qu'un signe de tête respectueux afin de le remercier, tout en prenant la bride du cheval que l'elfe lui tendait.

« — [... ] Mais d’abord dites-moi ce qui vous amène ici. ... J’espère que ce n’est pas Mithrandir qui vous envoie, lui et ses messagers sont toujours annonciateurs de grands malheurs. Mon armée ne s’est toujours pas remise de sa dernière visite.
- Je suis peiné d'avoir à entendre cela, Seigneur. Sachez que si je puis faire quoi que ce soit afin de tenter de réparer les erreurs de mon compagnon, je vous prie de me quérir afin que je fasse mon possible. » répondit Aragorn.

Il avait eu vent de la Bataille des Cinq Armées qui avait eu lieu, et le nombre de perte que cela avait rendu aux peuples, quels qu'il soit. Lui n'avait malheureusement pas combattu aux côtés des siens, étant sur un autre front pour déjouer les plans de Sauron.

« - Pour tout vous avouer, Mithrandir ne m'a pas envoyé , il a des années que je n'ai plus croisé ce cher magicien. Mes pensées m'ont mené jusqu'a vos portes. J'avais besoin de réfléchir un peu, alors je m'en suis allé. J'ai d'ailleurs croisé votre royal fils sur ma route. »

Tenant toujours la bride de son cheval, il marchait droit, tout en soutenant le regard du roi Thranduil. Il se souvenait bien de sa rencontre avec ce Legolas, il avait été accueilli avec une flèche sur la nuque, mais se garda de le préciser au seigneur elfe, attendant simplement une réponse de ce dernier.

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Guidé par Thranduil, ils restèrent un moment à marcher sur les pavés du vieux sentier. La forêt autour d’eux était calme, paisible, silencieuse, morte. Malgré le soleil qui brillait encore dans le ciel, il faisait sombre, et la cime des arbres n’y était pas pour rien. Ce n’était pas pour rien que les hommes l’appelaient la Forêt Noire : elle était la plus vaste et la plus lugubre de toutes les forêts, et l’ombre que répandait l’Ennemi au-dessus d’elle n’arrangeait pas les choses.

« — Malheureusement, je crains que vous ne puissiez faire grande chose pour nous. Nous autre, Eldars, croissons lentement, et j’ai bien peur que la guerre à venir nous soit fatale. Le temps des elfes s’en est allé, tel est notre destin. Nous garderons la tête haute jusqu’à la toute fin comme il en a toujours été, mais cette guerre sera pour nous la dernière. Rien est éternel »

La voix de Thranduil se brisa, imperceptiblement. Le cœur de Thranduil fit un bond lorsque Grands-Pas mentionna Legolas : ainsi, son fils avait finis par le retrouver. C’était une bonne chose, mais Thranduil ne pu s’empêcher de se demander pourquoi le prince n’était toujours pas revenu. Tauriel était-elle la cause de tout son malheur ?

« — Oui, c’est moi qui l’ait envoyé à votre rencontre … en quelque sorte. Il m’a paru important de lui faire connaître les héros de son temps » expliqua le seigneur de Vertbois-le-Grand « J’espère qu’il a été, comment dire … amical à votre égard. Legolas est capable de bien des choses – il est mon fils après tout – mais il a encore besoin d’apprendre »

Purgée de ses créatures malfaisantes, la forêt paraissait sereine, sans danger. Thranduil savait que ce n’était qu’illusion, car nombreuses avaient été les créatures à se terrer à l’arrivée des elfes, et donc à survivre. Les elfes sylvestres n’en avaient pas finis avec l’ombre, et personne n’était assez bête pour prétendre le contraire.

Un court silence s’installa entre les deux seigneurs.

« — Aussi longtemps que vous respecterez nos lois, vous serez le bienvenu, Aragorn. J’espère que vous trouverez ici les réponses à vos questions »

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L
e coeur d'Aragorn se serra lorsqu'il entendit le sort qui était réservé à cette belle race qu'etaient les elfes. Et puis Aragorn n'etait pas idiot, il savait que ce que disait le seigneur Thranduil était une vérité, atroce certes, mais bien vraie. Il ne serait question que de temps avant que cela ne se produise.
Les nains, eux, seraient sûrement contents, du moins pour certains d'entre eux, de voir la race des elfes disparaître, mais il fallait se rendre à l'evidence que bientôt, les races s'eteindraient une a une.
Quelle tragédie qu'une race telle que les elfes doivent s'eteindre à cause de maintes et maintes guerres qu'elle n'avait pas causé ?
Cette pensée était toute aussi douloureuse à l'esprit du seigneur elfe, car sa voix se brisa sur ses derniers mots, et pendant un instant, Aragorn voulut s'arreter et placer une main réconfortante sur l'epaule du roi. «Vous nous survivrez.» aurait il voulu dire. Mais un comportement aussi familier ne pouvait avoir lieu entre eux deux, alors il se contenta de détourner le regard, afin de plus observer les alentours.

La lumière faiblissait, et un mince filet de soleil éclairait encore leur chemin. Tout était sombre autour d'eux, et entre deux arbres, Aragorn appercut une multitudes de petits yeux brillants. Il porta sa main à l'une de dagues derrières son dos, près à la lancer en direction de ce qui les fixait, quand Thranduil reprit la parole. Il lâcha sa dague et reporta son attention sur lui.

« — Oui, c’est moi qui l’ait envoyé à votre rencontre … en quelque sorte. Il m’a paru important de lui faire connaître les héros de son temps.»

L'homme laissa sortir un petit rire.

«- Sauf votre respect, Seigneur Thranduil, je ne pense pas être un héros, je ne souhaite pas en être un. Ce petit connaît déjà son père, n'est ce pas déjà suffisant ? » répondit il, les yeux pétillants.

Un petit silence s'installa entre les deux compagnons de marche, et Aragorn retourna son regard à l'endroit où les yeux s'etaient fait voir. Ils n'y étaient plus, ce qui n'etait pas bon augure.

« — Aussi longtemps que vous respecterez nos lois, vous serez le bienvenu, Aragorn. J’espère que vous trouverez ici les réponses à vos questions »
La voix du seigneur elfe le coupa dans ses réflexions.

«- Je vous en remercie chaleureusement, Seigneur Thranduil. Puisse ma main aider à n'importe quelle tâche à laquelle vous l'assignerez pendant que je séjournera ici.» répondit il en le remerciant d'un signe de tête respectueux.

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« All that is gold does not glitter, not all those who wander are lost »

Furtif mais bien présent, un léger sourire s’esquissa sur le visage de Thanduil lorsqu’il entendit les paroles d’Aragorn au sujet de Legolas : ce « petit » était bien plus vieux que lui, il l’était bien plus que Grands-Pas ne pourrait jamais l’être, et pourtant il avait raison sur un point : son fils avait encore beaucoup à apprendre. Non pas qu’il fut dénué de sagesse, mais il était encore loin de la sagesse des Eldars et, telle une verte feuille de printemps, n’avait encore jamais subit le rude hiver de la guerre. Les raids qu’il effectuait contre les orcs n’étaient rien en comparaison à ce qui les attendait, et la Bataille des Cinq Armées n’était qu’un avant goût de la puissance que possédait l’Ennemi. Cependant, Legolas était son fils, et en lui résidait tous ses espoirs : malgré tout ce que Thranduil pouvait dire et faire, Legolas comptait beaucoup à ses yeux. Il était le dernier vestige d’un temps passé, il était tout ce qui lui restait de ce qu’il avait, jadis, aimé et chéri, et qui n’existait plus aujourd’hui.

« — Les héros écrivent l’histoire et ne laissent pas les ténèbres envahirent leur royaume » affirma Thranduil, septique quant aux paroles de Grands-Pas à son sujet « J’en fus peut-être un en mon temps, mais aujourd’hui je n’en suis plus si sûr, alors que vous, Aragorn, tout porte à croire que vous en serez un. Vous avez l’ascendance, le courage et les alliés qu’il faut : ce n’est pas pour rien qu’Elrond vous a nommé Estel. Votre mère aussi y croyait »

Thranduil avait connu Gilraen du temps où elle vivait à Fondcombe et si les souvenirs d’Aragorn – jeune à cette époque – le trahissaient, ceux de Thranduil demeuraient intacts. L’elfe remarqua le coup d’œil que Grands-Pas porta à la forêt, aussi porta-t-il davantage attention à ce qui les entourait, sans forcément s’alarmer : les araignées avaient certainement eu leur compte pour aujourd’hui et le seigneur de la Forêt Noire ne craignait pas de retour si rapide.

« — Vous savez ce qui grandit et se propage dans l’est. Le Seigneur Elrond n’a pas gardé les tronçons de Narsil pour orner les murs d’Imladris : vous connaissez la prédiction qu’il en a fait, nous la connaissons tous. Regardez autour de vous, et dites-moi ce que vous voyez : le temps n’est-il pas venu ? »

Thranduil n’avait pas l’intention de forcer Aragorn à accepter son destin – personne ne le pouvait – mais son dénie n’en mettait pas moins le destin de la Terre du Milieu en danger.

« — Si vous ne vous dressez pas contre l’Ennemi, qui le fera ? Que vous le vouliez ou non, vous êtes notre seul espoir, Estel » affirma finalement Thranduil.

Les choses à savoir

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L
e seigneur elfe n'était vraisemblablement pas conscient des choses qu'il avait lui même fait. Certains le trouve lâche, d'avoir tourné le dos aux nains lorsqu'ils en avait besoin, mais Aragorn avait une toute autre vision des choses.
Malgré les airs qu'il se donnait, Thranduil aimait son peuple. Il savait ce dont les siens avaient besoin, il savait aussi les protéger. Tout ce qu'il faisait et qui le rendait si "lâche" aux yeux des autres était pour protéger son peuple. Et malgré tout, il était conscient qu'il ne pourrait pas le protéger infiniment. «Voilà un vrai roi.», se surprit Aragorn à penser.

« — Vous savez ce qui grandit et se propage dans l’est. Le Seigneur Elrond n’a pas gardé les tronçons de Narsil pour orner les murs d’Imladris : vous connaissez la prédiction qu’il en a fait, nous la connaissons tous. Regardez autour de vous, et dites-moi ce que vous voyez : le temps n’est-il pas venu ? »

Narsil.. L'épée de son ancêtre, qui avait séparé l'anneau Unique de Sauron et mit fin a une grande guerre. «Et qui en créera une autre.» garda t'il pour lui.

« - Je vois le mal. » Il marqua une courte - pause, baissant le regard vers le vieux chemin de pavé sur lequel les deux seigneurs marchaient, et un instant une ombre malveillante se plaça sur le visage d'Aragorn.

« - Le mal qui vient se placer dans les forêts, dans nos villages. Bientôt des légions de Sauron arriveront. Tuerons nos hommes, violerons nos femmes devant nos enfants. »
— Si vous ne vous dressez pas contre l’Ennemi, qui le fera ? Que vous le vouliez ou non, vous êtes notre seul espoir, Estel »

Aragorn voulait aider les peuples de la Terre du Milieu, mais il n'était pas prêt a accepter tout ce qu'Elrond lui avait dit lorsqu'il était encore un jeune homme. S'il accédait aux requêtes de Thranduil, il ferait comme il l'avait toujours fait des années durant, il resterait dans l'ombre.
Il posa la main sur le pommeau de son épée et la dégaina. Elle passa sous un des derniers rayons de soleil qu'il restait sur leur chemin, l'un des derniers a passer entre les arbres imposants, et Aragorn se tourna vers le seigneur Elfe.

« - La Terre du Milieu aura mon épée. »

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Aragorn tira son épée, et le grand cerf de Thanduil s’inquiéta un moment. Il agita ses grands bois, mais le seigneur elfe n’y fit pas attention. Thranduil avait du mal à comprendre le comportement de Grands-Pas, qui différait tant de ses semblables. Les hommes étaient connus pour avoir le cœur vaillant et emplit d’orgueil, mais Aragorn lui demeurait effacé face au destin qui lui était réservé. La plupart des hommes auraient eu grande joie d’embrasser cette destinée, mais le fils d’Arathorn semblait s’y refuser : pourquoi ? De quoi avait-il dont si peur ? Thranduil voyait dans sa réserve la sagesse des Eldars qu’Elrond lui avait inculqués. S’arrêtant, le seigneur elfe observa un moment l’épée d’Aragorn.

« — Ce n’est pas de cela dont elle a besoin » affirma Thranduil « La Terre du Milieu a besoin d’un Roi, un roi qui se cache depuis trop longtemps derrière le masque d’un vulgaire rôdeur »

Thranduil n’avait pas l’intention d’offenser Aragorn et aucune animosité ne se distinguait dans sa voix, seulement il se devait de dire ce qui devait être dit. L’homme était libre de vivre sa vie, malheureusement pour lui un lourd fardeau reposait sur ses épaules … un fardeau que personne d’autre ne pouvait porter. Qui en aurait été capable ? Les Intendants du Gondor ? Ces sudistes orgueilleux et arrogants ? Thranduil n’y croyait pas, personne n’y croyait.

« — Vos choix vous appartiennent, Aragorn, et sans pour autant les comprendre je les accepterai. Tachez simplement d’y réfléchir encore une fois, avant qu’il ne soit trop tard. J’aurai grande joie de combattre à vos côtés s’il le faut, et ce serait un honneur pour l’armée de la Forêt Noire de vous compter parmi ses rangs ; mais est-ce là votre place ? J’en doute »

Thranduil demeura un instant silencieux et mit court à la discussion : il avait dis à Grands-Pas ce qu’il avait à dire et il ne servait à rien d’en parler davantage. Cela devait faire des années qu’Aragorn se torturait l’esprit à ce sujet et il n’était certainement pas venu ici pour en discuter, aussi Thranduil décida-t-il de changer de sujet. Il avait grand plaisir à parler avec cet Aragorn, qui différait en tout points des individus que Thranduil avait l’habitude de rencontré.

« — Alors, dites-moi : quelles sont les nouvelles du nord et de l’Eriador ? Cela fait bien des lunes que je ne me suis pas rendu à Imladris, et rares sont les nouvelles à passer les Monts Brumeux. J’ai cru comprendre que vous aviez rencontré mon fils, Legolas : quand et où vous êtes vous retrouvé ? » demanda Thranduil, curieux d'entendre le récit de leur rencontre.

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Avec mes excuses pour le retard !

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T
hranduil baissa les yeux vers son épée, et ne pipa un mot pendant un moment, puis, il répondit a l'acte du rôdeur.

« La Terre du Milieu a besoin d’un Roi, un roi qui se cache depuis trop longtemps derrière le masque d’un vulgaire rôdeur »

Ces phrases firent un instant réfléchir Aragorn, mais malgré cela, il savait qu'il ne changerait pas d'avis. Cela pouvait sembler tellement lâche, et égoiste, mais Aragorn ne récupèrerait pas le trône qui lui revenait de droit. Son futur n'était pas assis sur un trône a écouter les plaintes de son peuple, mais à combattre aux côtés de ses plus fidèles alliés les forces de Sauron qui grandissait et peu à peu assombrirait toute la Terre du Milieu.
Le rôdeur s'apprêta a répondre au seigneur elfe, mais ce dernier repris.

« — Vos choix vous appartiennent, Aragorn, et sans pour autant les comprendre je les accepterai. Tachez simplement d’y réfléchir encore une fois, avant qu’il ne soit trop tard. J’aurai grande joie de combattre à vos côtés s’il le faut, et se serait un honneur pour l’armée de la Forêt Noire de vous compter parmi ses rangs ; mais est-ce là votre place ? J’en doute.
- Sauf votre respect, Ô Thranduil, mais ma place est parmi les Hommes, aux côtés de mes alliés, Hommes, Elfes, Nains ou quiconque d'autres a vrai dire. Ma place n'est pas sur le trône du Gondor, à avoir un rôle passif dans la lutte contre les ténèbres qui bientôt envahiront toute notre belle Terre du Milieu. Je ne peux être celui que vous attendez. » répondit il d'un ton calme, en rangeant son épée.

Leur marche silencieuse reprit un moment, et l'ouïe d'Aragorn percevait des bruissements de feuilles, mais il n'en dit pas un mot, ne s'en inquiétant pas, et étant conscient que Thranduil l'eut aussi remarqué, vu que ses sens étaient plus développé que ceux des Hommes. Une main tenant sa monture, l'autre dans son dos, il releva les yeux vers Thranduil en percevant a nouveau le son de sa voix, brisant le silence pesant qui avait commencé a s'installer entre les deux compagnons.

« — Alors, dites-moi : quelles sont les nouvelles du nord et de l’Eriador ? Cela fait bien des lunes que je ne me suis pas rendu à Imladris, et rares sont les nouvelles à passer les Monts Brumeux. J’ai cru comprendre que vous aviez rencontré mon fils, Legolas : quand et où vous êtes vous retrouvé ?
- Oh vous savez, rien n'est bien intéressant là où je m'entête a rester, cette belle auberge qu'est le Poney Fringuant. Et je n'ai plus revu ce cher Elrond depuis des lunes déjà... Concernant votre fils, il est vrai que je l'ai rencontré il a de cela quelques jours, au bois doré. Il patrouillait avec d'autres elfes et est tombé sur ma personne. Nous avons été attaqué par des orcs, mais rien de bien intéressant a part cela.»

Il se garda de mentionner a quel point il avait été bien accueilli par le fils du seigneur elfe, bien qu'il n'aurait pas du s'en douter en pénétrant le bois doré, ayant eu vent des bonnes manières du père.

Crédit: Neko-chan in Never Utopia

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« All that is gold does not glitter, not all those who wander are lost »

Citation :: Aucun soucis pour le retard ! Du coup je me suis un peu avancé dans les Rumeurs ... si finalement Aragorn décide de ne pas rester et de simplement être "de passage" au palais, n'hésite pas à me le dire, j'éditerai l'annonce

Le vieux sentier qu’ils empruntaient serpentait parmi les arbres et s’évaporait parfois, mais jamais le chemin n’échappa à Thranduil : c’était lui qui l’avait jadis tracé, aussi le connaissait-il mieux que quiconque. Parfois – souvent – les pavés disparaissaient sous la terre, mais ils finissaient toujours par réapparaître … depuis bien des années maintenant, le sentier des elfes n’était plus entretenu, si bien qu’en user devenait compliqué, et c’était là exactement ce que souhaitait Thranduil. Le roi préférait rendre son royaume infranchissable plutôt que de conserver des routes qui pouvaient potentiellement servir l’Ennemi.

Le seigneur elfe écouta les paroles d’Aragorn, et bien qu’il ne releva pas davantage ses propos concernant sa véritable place – propos avec lesquels Thranduil n’était pas d’accord – il fut surprit d’apprendre ses péripéties en Lothlórien.

« — Des orques dans le Bois Doré ? » répéta Thranduil, légèrement étonné « Le pouvoir de Dame Galadriel s’estomperait-il ? » Le Seigneur du Vertbois n’attendait pas de réponse et c’était davantage une constatation qu’une réelle question. Thranduil éprouvait une antipathie non dissimulée envers Galadriel, une antipathie foncièrement infondée ou presque mais qui n’en demeurait pas moins présente dans le cœur du roi. Un frisson désagréable parcouru le corps de Thranduil lorsqu’il apprit que son fils demeurait avec cette sorcière … cette nouvelle faisait office de coup de poignard dans le cœur glacé du roi.

« — Je ne pensais mon fils si prêt d’ici, et encore moins au service de la Lórien » fit remarquer le roi sur un ton maussade. Legolas était un prince et il n’avait rien à faire au service des Galadhrim et encore moins aux Noldors de la lignée de Feänor. Quelle gloire y avait-il à servir des fratricides ? Aucun, et si Legolas n’avait pas été son fils Thranduil aurait appelé cela de la trahison.

Bientôt, les deux seigneurs arrivèrent aux abords du pont de pierre qui permettait de traverser la Rivière Enchantée de la Forêt Noire. Brisé en deux, le temps l’avait fait s’écroulé … en cela Thranduil avait vu un signe et il ne l’avait jamais fait reconstruire. Le Roi du Vertbois arrêta sa monture et s’adressa à Aragorn.

« — Il nous faut chevaucher désormais : le pont n’est pas franchissable à pied » expliqua-t-il simplement. L’elfe jeta un regard tout autour d’eux : il sentait une ombre autour d’eux, une ombre qui les guettait et les épiait sans qu’il ne sache pourquoi « Une fois de l’autre côté, plus rien ne nous suivra ni ne nous observera. Le mal n’a jamais mis les pieds là où nous nous rendons. Vous y serez en sécurité » affirma Thranduil.

Mais il le savait bien, Aragorn n’avait pas besoin de cela : il savait se battre et se défendre mieux que n’importe quel homme, et si les nuit de solitude dans les contrées sauvages ne lui faisait pas peur, il aurait au moins le confort d’un palais, ce qui était loin d’être chose courante. Sans plus attendre, Thranduil se hissa sur le grand cerf.

« — Si vous souhaitez continuer votre chemin je ne vous en voudrais pas, Grands-Pas. Je sais quel sang coule dans vos veines : ne vous croyez pas obligé de rester »

Les Dúnedain du Nord ne s’appelaient pas des Rôdeurs pour rien et Thranduil le savait bien.

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