Le Roi-Sorcier d'Angmar - Seigneur des Nazgûls

Un Passé écrit en lettres de sang


Les affres du temps érodent les traces de l’Histoire. Le sillon des existences est balayé par l’usure de l’oublie. Ainsi le souvenir du règne de certains souverains tombe dans la désuétude d’une amnésie ombrageuse. C’est le sort que connu l’un des anciens rois du Númenór. Fût-il bon et magnanime ? Fût-il aimé par son peuple ? Rien n’est plus incertain. Mais ce qu’il advînt de lui ensuite affirma qu’il avait une ambition dévorante pour le pouvoir et les richesses.

Neuf anneaux de pouvoirs. Neuf entraves d’or fin. Neuf damnations éternelles. Neuf souverains cupides et aveuglés par le piège que Sauron forgeât pour les tromper et finalement les dominer tous de son Unique.

Ainsi L’an 1600 du 2nd Âge vit l’émergence ténébreuse de l’âme corrompue de ce roi Númenóréen déchu, privé du salut et du repos éternel dans une mort salvatrice. L’anneau de pouvoir qu’il accepta lui rongea le cœur et le corps, le réduisant à l’état de vassal décrépi inféodé au Seigneur Sauron.

Ce n’est que 651 années plus tard que cette âme tourmentée et abjecte réapparut dans les terres du milieu sous l’affable apparence spectrale du Roi-Sorcier, seigneur des Nazgûls. Sauron exigeât de lui et des autres souverains corrompus changés en Nazgûls, qu’ils guerroient à ses cotés contre la dernière alliance des elfes et des hommes. Mais le seigneur maléfique perdit la bataille sur les flancs d’Orodruin, la montagne du Destin et dût s’en retourner dans l’ombre avec ses neufs vassaux.

Au cours de l’an 1050 du 3ième Âge, Gandalf le Gris ressentit les premières résurgences maléfiques des Nazgûls à Dol Guldur. Mais ce n’est qu’en 1300 du même âge qu’à l’extrémité septentrionale des Monts Brumeux, au nord-est de l’Eriador, que le Roi-Sorcier fonda le royaume d’Angmar dans la terreur et le sang. Carn Dûm, située au cœur du Mont Gundabad, en devint la capitale. Angmar fût alors envahies par les troupes cruellement belliqueuses du Roi-Sorcier, faites d’Orques infâmes et de barbares des landes d’Etten

Le Roi-Sorcier ayant établi cet avant post, il lança un perpétuel harcèlement guerrier contre les royaumes de Dúnedain. Ce climat d’insécurité attisa les tensions internes qui fomentaient en Eriador jusqu’à ce qu’une sincère discorde explose entre eux. Ainsi divisés les royaumes de l’Arthedain, du Cardolan et du Rhudaur ne purent s’unifier pour résister aux assauts des armées du Roi-Sorcier. Vers 1350 du 3ième Âge, Rhudaur qui était le royaume le plus fragile, tomba sous le joug du seigneur d’Angmar qui détrôna le roi en place pour le remplacer par l’un des sauvages de la tribu des collines, descendant du peuple maudit d’Ulfang.

Mais les ambitions expansionnistes du seigneur Sauron ne s’arrêtèrent pas là. En 1356 du 3ième Âge, Il ordonna au Roi-Sorcier d’utiliser le Rhudaur pour envahir Arthedain. Cette guerre dura 9 années durant lesquelles les armées du Cardolan vinrent gonfler les rangs de l’Arthedain qui parvint à tenir bon sa défense le long d’Amon Sûl. Néanmoins le peuple d’Arthedain pleura son roi Argeleb 1ier qui perdit la vie durant cette guerre.

En représailles, le Roi-Sorcier lança alors en 1409 du 3ième Âge une attaque destructrice contre Cardolan dont les habitants qui ne furent pas anéantis, se dispersèrent dans les terres adjacentes. L’Arthedain se retrouva donc bien seul face aux armées d’Angmar. Pendant les 500 années que durèrent les affrontements, les forces de l’Arthedain s’amenuisèrent inexorablement. Le Roi-sorcier mit en lice toutes ses forces armées en sollicitant la participation des autres Nazgûls pour parvenir à ses fins. L’un d’entre eux, le redoutable « Sénéchal Noir » brilla notamment en assurant avec les troupes d’arrière-garde qui lui furent attribuées, la prise de la tour d’Amon Sûl. Evitant ainsi au Roi –Sorcier d’être encerclé par d’éventuels renforts de l’Imladris. Le seigneur ténébreux d’Angmar attribua donc à ce belliqueux Nazgûl le rôle de chef d’état-major bien qu’il ne n’apprécie que très peu l’arrogance dont faisait preuve celui-ci. L’alliance in-extremis des dernières forces du Roi Araphor et de celles des Elfes des Havres-Gris permit de contenir l’avancée des armées du Roi-Sorcier.

En l’an 1974 du 3ième Âge, Il rassembla l’entièreté de ses forces et lança un assaut dévastateur sur Fornost, la capitale de l’Arthedain. Ainsi s’effondra le dernier Royaume des Dúnedain en Arnor.

Mais un an plus tard, bien qu’il fusse trop tard pour l’Arthedain, Le roi-Sorcier dut quitter Fornost se replier jusque dans les landes d’Etten sous la pression de l’alliance des Elfes du Lindon et des Hommes d’Eärnur, prince du Gondor. Malgré cette défaite, le roi d’Angmar ne fut pas tué. Glorfindel prophétisa d’ailleurs à son égard qu’il ne pourrait jamais périr de la main d’un homme.

Ayant atteint son objectif, le Roi-Sorcier déserta Angmar qui était désormais une terre dévastée et lugubre, pour s’échapper vers le nord. Il ne réapparut au Mordor qu’en 1980 du 3ième Âge. Sauron eut néanmoins d’autres projets pour lui et lui ordonna d’assiéger la cité de Minas Ithil en Gondor. Le Roi-Sorcier du accepter à contre cœur de collaborer une fois encore avec le Sénéchal Noir. En deux laborieuses années de siège, Minas Ithil tomba aux mains du Roi-Sorcier grâce, entre autre, à la pugnacité du Sénéchal Noir. Le Roi-Sorcier évinça néanmoins les ambitions ce subalterne prétentieux en rebaptisant « Minas Morgul » cette glorieuse prise et s’attribuant ainsi tout le mérite aux yeux du seigneur Sauron. Minas Morgul, devint le bastion des Nazgûls et le refuge attitrée du Roi-Sorcier.

Mais alors que la guerre des 5 armées atteignit son terme, 9 années plus tard Eärnur, héritier légitime du Gondor monta sur le trône. Le Roi-Sorcier prit ombrage de cette accession et le provoqua en combat singulier. Mais avant que la rixe ne commence à proprement parler, le cheval d’Eärnur eut la frousse de sa vie et galopa le plus loin possible du Seigneur de Minas Morgul, privant ainsi son cavalier du combat. Le Roi-Sorcier railla le roi du Gondor et lui lança l’injonction de laver son honneur bafoué en acceptant un second duel. Ainsi Eärnur déposa-t-il sa couronne sur le tombeau de son père et se rendit à Minas Morgul d’où il ne revint jamais. On raconte que le Roi-Sorcier joua pendant des heures avec la vie du roi du Gondor avant de le jeter en pâture à l’appétit de son Ombre Volante. Ainsi le trône du Gondor fut il déserté laissant la place à Mardil qui gouverna à sa place, entamant ainsi la lignée des Intendants du Gondor.

Le Roi-Sorcier et les autres Nazgûls se terrèrent ensuite dans l’ombre de Minas Morgul. Jusqu’à ce qu’une nouvelle effervescence maléfique réveille les cavaliers noirs et leur chef. Sauron venait de ressentir la présence et l’appel de l’Unique. Son serviteur le plus redoutable ne manquerait pas de mettre tout en œuvre pour que l’anneau de Sauron revienne à son maître.